1989.01.DD - Best (French) - Voilá Les Anges... (Slash)
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1989.01.DD - Best (French) - Voilá Les Anges... (Slash)
French transcript:
Voilà les anges...
GUNS & ROSES POUR LE SHOWBIZ ET LES MÉDIAS : ENCORE UN GANG DE MAUVAIS GARCONS DE LOS ANGELES. GUNS & ROSES POUR LES FANS (DONT SACHA REINS) : ENFIN UN EXCELLENT ROCK'N'ROLL BAND DE LOS ANGELES. LES FANS GAGNENT SUR LE SCORE DE SIX MILLIONS D'ALBUMS.
Finalement il n'y a pas de quoi s'in-quiéter. Les FM, les médias et l'indus-trie discographique ne peuvent rien contre la force brute des rebelles. Si ceux-ci ont le talent, bien sûr. Ceux qui en sont dépourvus et qui n'ont pour eux que la révolte et l'énergie ne vont pas très loin. Ils terminent leurs carrières après un album ou deux, ratés méme pas splendides qui vont grossir l'armée des aigris du rock. Guns & Roses n'ont aucune chance de jamais faire partie de cette triste cohorte; même si leur carrière se ter-minait demain (ce qu'ils envisagent d'ailleurs parfaitement) ils resteront comme le grand groupe révélé par les années 80. A la surprise générale, il faut bien le dire. Et leur aventure est totalement exemplaire de l'indestructi-bilité des winners.
Guns & Roses est un groupe qui traîne à Los Angeles depuis quelques années. Chacun de ses musiciens a joué un peu partout, s'est fait virer de toutes les boites dans des états sou-vent graves, a galéré. La formation actuelle qui remonte à trois ans est le fruit de la fusion de deux groupes : L.A. Guns et Hollywood Roses. Tout de suite. les quelques privilégiés qui ont la chance de les entendre dans les clubs souvent sordides où ils se pro-duisent remarquent trois choses : pre-mièrement le groupe ne fait ni dans le hard balourd, ni dans le hard chic ; deuxièmement ces kids jouent éton-namment bien ; troisièmement les textes de leurs chansons sont très loin des inepties habituelles du genre.
En fait, sans sombrer dans le dithy-rambe grotesque, on peut affirmer que les morceaux des Gunners (c'est ainsi qu'on les surnomme là-bas) rap-pellent souvent ceux de Lou Reed (époque Velvet) et des Stones d'il y a quinze ans ("It's Only Rock and Roll"). Musicalement, les influences sont plus récentes, il y a de l'Aerosmith, du Stones, du Zeppelin et, lors-qu'on les interroge à ce sujet, ils aiment aussi citer Chuck Berry et Robert Johnson. Quant à l'attitude, elle peut aussi évoquer celle des Doits et des Pistols.
Vous frémissez ? Vous pouvez, les Gunners sont à la hauteur de ces par-rainages moraux. Ils sont en fait le groupe le plus vivifiant apparu en Amérique depuis Aerosmlth, Juste-ment. Revenons à leurs aventures. Signé par Geffen, leur premier album « Appetite For Destruction » sort en juillet 87 dans l'indifférence générale. Ou plutôt non, pas dans l'indifférence générale, ils sont au contraire victime d'une réaction de rejet des médias comme on n'en voit se produire que face aux grands rebelles. Les FM refu-sent de passer l'album, la très prude MTV ne veut pas entendre parler du clip et certaines chaînes de magasins renvoient le disque, trouvant le dessin du dos de pochette choquant. Bref, Guns & Roses est mort-né.
Serait mort-né s'il ne se produisait pas un mouvement totalement popu-laire, au sens le plus réconfortant du mot. Les kids achètent quand même l'album. Ils ne l'entendent ni à la radio. ni à la télé, mais le bouche-à-oreille est tel qu'ils l'achètent malgré tout. Même s'il leur faut pour cela se taper cinquante bornes jusqu'au seul dis-quaire pas con de la région. Une réac-tion totalement instinctive se construit autour du gang et personne n'est déçu car l'album est fantastique de bout en bout. Les Gunners ne sont pas des frimeurs, ils se livrent, ils vont au charbon.
En quelques mois, six millions d'al-bums sont vendus aux States. L'al-bum est n° 1. Surmontant leurs réti-cences, les FM et la trouillarde MTV embrayent et un premier simple arrive en tète des charts. La presse aussi se réveille et découvre le potentiel scandaleux des Gunners. Le groupe, comme les Stones, les Dolls, mais aussi Elvis et Sinatra bien avant eux, deviennent les nouveaux Huns. Les mauvais garçons, les voyous tatoués. Les histoires les plus invraisemblables font la une. Ils sont accusés de provo-quer des émeutes, de se shooter à l'héro, deux groupies en mal de publi-cité portent plainte pour viol (ils seront relâchés au bout de quelques heures), bref, tout le monde se déchaîne sur ce groupe qui ne respecte pas les règles policées du show-biz rock. En vain, encore une fois. Rien ne vient entamer la popularité du groupe qui enchaîne tournée sur tournee.
Après cette année de folie, les voici maintenant un peu tranquilles. Ils sont en studio où ils préparent leur pro-chain album (à paraître à l'automne) et ne vont pas reprendre la scène avant le printemps prochain.
histoires
J'ai rencontré le guitariste soliste, Slash, dans un bar de Los Angeles. Il est arrivé avec une heure de retard mais en paraissait sincèrement désolé. C'était dû au fait, m'expliqua-t-il, qu'il ne possédait ni montre, ni bagnole. D'emblée, il me fut sympathique. Vif, intelligent, ouvert, il ne pratique pas la provocation stupide. Il a un style de vie, il demande simplement qu'on le respecte comme lui tolère n'importe quel autre. Je commandais une bière et lui une triple vodka. Il s'en enfila quatre en une heure. Quatre tri-ple cela fait douze. Moi, j'aurais été sous la table ; lui, était totalement clair et frais. Je peux donc témoigner : je ne pense pas que les Gunners soient les accrochés à l'héro qu'on a pu dénoncer dans la presse américaine, ils ne sont pas assez cons pour cela, mais je peux vous affirmer qu'ils boi-vent bien.
- Parlons d'abord de cette image de mauvais garçons dégénérés.
Slash : Elle nous colle au cul. Nous ne faisons rien de spécial pour cela. Je veux dire que nous ne provoquons pas les gens pour le plaisir de provo-quer comme le faisaient les groupes punk. Je pense que ce qui agace le plus les gens autour de nous c'est que nous faisons ce que nous avons envie de faire. Nous n'essayons pas de nous créer une image pour séduire un cer-tain public. En fait, on nous a étiquet-tés « Decadence et provoc ". J'ai entendu circuler sur nous des histoires absolument insensées de partouzes en coulisses dans les loges. Cela me fait marrer parce que les trois-quarts sont de la pure fiction. Cela me ras-sure aussi car, dans tous les domai-nes, on ne prète qu'aux riches.
- On a dit que c'était votre maison de disques qui avait poussé cette image parce qu'elle était vendeuse.
Slash : Ça ne tient pas la distance car pendant un an nous avons été interdits de radio et de MTV à cause justement de cette image et des paro-les de nos chansons. Ce n'est pas vraiment le but recherché. Parfois cela va vraiment trop loin et je n'aime pas cela du tout. On a raconté aussi plu-sieurs fois qu'Axi était mort d'over-dose. Il y a eu ces histoires de viol qui ont circulé.
- Justement, on vous accuse aussi d'être sexistes et homophobes. Sans parler de l'histoire de la pochette de votre album.
Slash : Déconne pas mec. On y voyait un dessin représentant une jeune femme, allongée par terre et qui. manifestement venait de se faire vio-ler par un robot. Et juste au-dessus de lui une main qui s'apprête à l'écra-bouiller (le robot). Pour nous cela ne signifiait rien de Spécial. Le dessin nous plaisait c'est tout. Mais ensuite tout le monde nous est tombé dessus en nous accusant de glorifier le viol. Nous sommes une cible facile et réconfortante pour ceux qui aiment qu'il y ait les bons d'un côté et les mauvais de l'autre. Nous ressemblons tellement à l'image qu'ils veulent avoir des mauvais. Nous ne sommes pas sexistes mais il ne faut tout de même pas que les groupies qui traînent en coulisse espèrent un peu de respect. Nous les traitons comme de la merde parce que ces filles sont de la merde.
- C'est du sexisme.
Slash : Non, ce n'est pas du sexisme. Nous parlons des groupies pas des femmes en général. De toutes façons un jour une de ces salopes va bien attraper le sida en tirant avec un pédé et le refiler à tous les groupes. Ce sera la fin de la scène rock de L A.
- Vous considérez-vous comme représentatif de ce qui se passe dans la scène rock de L A.?
Slash : Tu as plus de chance de ramasser un billet de vingt dollars dans une rue de Harlem que de ren-contrer un bon musicien dans les rues de L.A. La plupart des groupes de rock ici me font marrer. C'est le genre: O.K. je m'achète les fringues et tu me montres où mettre les doigts sur le manche. Tout ce qu'ils veulent. c'est décrocher une musique de film, rentrer le max de blé et devenir des rock stars. Moi, je n'ai même pas de voiture, pas de limousine non plus, si tu peux me ramener après cela serait sympa. Pourtant nous sommes numéro un et nous avons vendu je ne sais combien de millions d'albums.
Je ne dis pas que nous sommes le meilleur groupe de rock au monde mais lorsque nous jouons nous sommes totalement sincères. Ce qui n'est pas évident pour une ville où tout le monde joue un rôle. prétend ètre ce qu'il n'est pas.
- L'influence de la ville sur vos textes semble importante...
Slash : Cette ville est une plaisante-rie totale. une plaisanterie grave. Il y a ces îlots dorés, protégés jour et nuit par des flics hargneux. Quand un mec arrive de l'extérieur, il a l'impression d'être tombé dans un putain de para-dis. Ce qu'il ne sait pas et ce qu'il ne veut sans doute pas savoir, c'est que dès que tu sors de ce paradis, tu te retrouves dans un no man's land hideux où les gangs mitraillent les gens pour s'amuser et où des malheu-reux meurent de faim dans la rue. Et c'est là que nous habitons, mon pote. C'est normal que ça s'entende dans nos chansons.
Robin des Bois
- Vous semblez en effet assez indif-férents à l'argent. comment réagissez-vous donc au fond de vous-même face à votre réussite commerciale ?
Slash : Ce qui nous rend le plus fier au sujet de notre réussite commer-ciale, c'est que nous avons réussi à retourner complètement une tendance au rejet. Au début, on parlait de nous uniquement en raison de notre atti-tude. Tu peux être le plus grand bai-seur de groupies et Jouteur de merde de la terre et les kids vont peut-ètre acheter des journaux uniquement pour suivre la suite du feuilleton des aventures mouvementées des Gun-ners, ce n'est pas cela qui va les pous-ser à aller acheter un album. Nous avons vendu six millions de disques parce que c'est un bon album, c'est un putain de bon album. je ferai de la fausse modestie de merde en faisant semblant d'en douter. Au début avec cet album que nous savions être bon et qui ne se vendait pas, qui était rejeté de tous, nous pensions que nous allions devenir un groupe cuit avec un public tout à fait réduit mais prêt à mourir pour nous. tes kids nous adorent parce qu'ils voient en nous une sorte de Robin des Bois rock.
- Ouelles sont les influences du groupe ?
Slash : Je n'aime pas trop parler des groupes ou des musiciens qui nous ont influencés. Il y a les influen-ces évidentes : Zeppelin, Stones. Aerosmith, mais si tu viens chez moi, je vais te montrer mes cassettes, il y en a plusieurs centaines et il y a de tout. Absolument tout. Cela va de Robert Johnson à Frank Sinatra ou George Michael. Je ne sais pas si Sinatra a influencé les Gunners, mais à partir du moment où l'on écoute ce qu'il fait et qu'on y prend du plaisir, son oeuvre vous influence forcément, mème si cela ne s'entend pas.
- Dites-moi franchement. Vous pre-nez tout de même un malin plaisir à semer la pagaille.
Slash : Nous ne cherchons pas spé-cialement les ennuis mais le moindre incident prend des proportions inima-ginables. Nous provoquons un certain chaos parce que nous pensons que c'est l'essence du rock and roll. La plupart des groupes sont prêts à faire tout ce qu'on leur dit de faire pour réussir et ètre commercial. même abdiquer leur identité. Nous n'avons jamais voulu faire cela. Nous n'avons jamais voulu devenir un produit. Résul-tat : nous sommes les nouveaux monstres à abattre et tous les sheriffs et tous les flics du pays n'ont qu'une envie : épingler un Guns & Roses.
- Des types sont morts pendant que vous jouiiez à Donington...
Slash : Nous ne sommes absolu-ment pas responsables de ce qui s'est passé à Donington. L'organisation était en dessous de tout et soixante-quinze pour cent du public était raide pété. Nous nous sommes arrêtés plu-sieurs fois pour calmer le jeu, en vain.
- Vous affirmez que vous ne tou-chez pas aux drogues dures. Pour-tant, votre chanson "Brownstone" pourrait passer comme une ode à l'héro.
Slash : "Brownstone" n'est pas une chanson pro ou anti-héroïne. Cest une chanson qui parle de la dro-gue. En parler, ne signifie pas qu'on est pour. Nous vivons dans un monde totalement pourri et où des mômes meurent d'overdose chaque jour. Pourquoi se voiler la face et continuer à chanter les filles, le soleil, la plage, comme si la vie n'était que cela. Nous sommes le miroir d'une société. Si vous n'aimez pas ce que vous voyez dedans, désolé mais nous ne faisons que refléter. D'ailleurs si vous écoutiez les paroles de la chanson vous le comprendriez, je ne parle pas de toi particulièrement, mais, encore une fois et sans faire de parant", les médias nous présentent d'une tacon déformée qui exploite le sensationnel et le scandaleux. Cette chanson res-semble à certaines chansons de Lou Reed. Le type racontait ce qui se pas-sait autour de lui à New York. Et si, comme nous dans la chanson, il disait g je » ce n'était pas lui forcément, il faisait parler un personnage qu'il avait créé de toutes pièces. Un écrivain peut bien le faire, pourquoi pas un chanteur ?
- Puisque vous avez à présent le pouvoir, accepteriez-vous de vous en servir pour passer des messages?
Slash : Nous ne sommes pas là pour délivrer des messages. Les groupes de rock ont un pouvoir immense mais je ne pense pas que nous Soyons là pour délivrer des messages. Le truc de base du rock est de donner du bon temps, pas de délivrer des messages. Nous ne voulons pas été pris en modèle dans un sens ou dans l'autre. Nous ne sommes pas là pour raconter des conneries. Je ne supporte plus les conneries que j'entends Springsteen débiter continuellement. En voilà un à qui le pognon a bien fait sauter les plombs. Sting ? J'en ai rien à cirer. Peter Gabriel est moins con et me parait surtout plus sincère. U2 est si sérieux ! Et c'est si insignifiant un groupe de rock. Tu es là un jour au top et tu as disparu le lendemain. Et tout le monde t'oublie. James Dean reste un authentique héros sans avoir jamais rien fait pour le devenir. U2 et tous les autres sont si sérieux, essayent si fort d'avoir un grand impact, de construire le lendemain.
Je vis au jour le jour. Je ne fais pas un effort particulier pour essayer d'être encore en vie la semaine pro-chaine. Les Gunners roulent sur la Me de gauche, celle qui va vite. Nous pouvons tous mourir demain nous le savons et les kids le savent. C'est pour cela que le présent est tellement fort. Le seul problème vraiment grave aujourd'hui n'est pas la violence, la drogue mais le Sida. C'est là, cela peut frapper partout et tout le monde
- Qu'est-ce que vous faites à ce sujet ? Vous prenez des précautions ?
Slash :Ouais, quand je baise une fille que je ne connais pas, je croise les doigts. Quoi d'autre ?
Google translate:
These are the angels...
GUNS & ROSES FOR SHOWBIZ AND THE MEDIA: ANOTHER GANG OF BAD BOYS FROM LOS ANGELES. GUNS & ROSES FOR THE FANS (INCLUDING SACHA REINS): FINALLY AN EXCELLENT ROCK'N'ROLL BAND FROM LOS ANGELES. FANS WIN ON SIX MILLION ALBUM SCORE.
In the end there is nothing to worry about. The FMs, the media and the recording industry can do nothing against the brute force of the rebels. If they have the talent, of course. Those who are deprived of it and who only have revolt and energy on their side do not go very far. They end their careers after an album or two, failures not even splendid which will swell the army of embittered rock. Guns & Roses have no chance of ever being part of this sad cohort; even if their career were to end tomorrow (which they envisage perfectly) they will remain like the great group revealed by the 80s. To everyone's surprise, it must be said. And their adventure is totally exemplary of the indestructibility of the winners.
Guns & Roses is a band that has been hanging out in Los Angeles for a few years. Each of its musicians has played everywhere, has been kicked out of all the clubs in often serious states, has struggled. The current formation, which dates back three years, is the result of the merger of two groups: L.A. Guns and Hollywood Roses. Right now. the privileged few who are lucky enough to hear them in the often sordid clubs where they perform notice three things: firstly, the group does neither hard bloat nor hard chic; two, these kids are playing amazingly well; thirdly the texts of their songs are very far from the usual nonsense of the genre.
In fact, without sinking into the grotesque dithy-ramb, we can affirm that the songs of the Gunners (that's how they are nicknamed over there) often recall those of Lou Reed (Velvet era) and the Stones of fifteen years ago ("It's Only Rock and Roll"). Musically, the influences are more recent, there is Aerosmith, Stones, Zeppelin and, when asked about it, they also like to quote Chuck Berry and Robert Johnson. As for the attitude, it can also evoke that of Doits and Pistols.
Are you shivering? You can, the Gunners live up to those moral sponsorships. They are in fact the most invigorating group to appear in America since Aerosmlth, precicely. Back to their adventures. Signed by Geffen, their first album "Appetite For Destruction" was released in July 87 to general indifference. Or rather no, not in the general indifference, they are on the contrary victim of a reaction of rejection of the media as one sees some only of it vis-a-vis the large rebels. FM refuses to play the album, the very prudish MTV does not want to hear about the clip and some chain stores return the disc, finding the design of the back cover shocking. In short, Guns & Roses is stillborn.
Would be stillborn if a totally popular movement did not occur, in the most comforting sense of the word. The kids still buy the album. They don't hear it on the radio. nor on TV, but word of mouth is such that they buy it anyway. Even if they need to hit fifty terminals to the only stupid record store in the region. A totally instinctive reaction builds around the gang and no one is disappointed because the album is fantastic from start to finish. The Gunners are not show-offs, they indulge, they go to the coal.
In a few months, six million albums are sold in the States. The album is No. 1. Overcoming their reluctance, the FMs and the cowardly MTV engage and a first single arrives at the top of the charts. The press also wakes up and discovers the scandalous potential of the Gunners. The group, like the Stones, the Dolls, but also Elvis and Sinatra long before them, became the new Huns. The bad boys, the tattooed thugs. The most implausible stories make the headlines. They are accused of provoking riots, of shooting heroes, two groupies in need of publicity file a complaint for rape (they will be released after a few hours), in short, everyone is unleashed on this group that does not respect the polished rules of show biz rock. In vain, again. Nothing comes to undermine the popularity of the group which connects tour on tour.
After this year of madness, here they are now a little quiet. They're in the studio where they're preparing their next album (to be released in the fall) and won't be back on stage until next spring.
stories
I met the lead guitarist, Slash, in a bar in Los Angeles. He arrived an hour late but seemed sincerely sorry. This was due to the fact, he explained to me, that he had neither a watch nor a car. From the outset, he was sympathetic to me. Lively, intelligent, open, he does not practice stupid provocation. He has a lifestyle, he simply asks that we respect him as he tolerates any other. I ordered a beer and he ordered a triple vodka. He put on four in an hour. Four triple is twelve. Me, I would have been under the table; he was totally clear and fresh. So I can testify: I don't think that the Gunners are the heroes that we could denounce in the American press, they are not stupid enough for that, but I can tell you that they drink good.
- Let's talk about this image of degenerate bad boys first.
Slash: She's sticking up our ass. We don't do anything special for that. I mean we don't provoke people for the sake of provoking like punk bands did. I think what annoys people around us the most is that we do what we want to do. We are not trying to create an image to seduce a certain audience. In fact, we've been labeled "Decadence and provocation". I've heard absolutely insane stories about us of backstage orgies in the dressing rooms. It makes me laugh because three-quarters of it is pure fiction. It also reassures me because, in all areas, we only lend to the rich.
- It was said that it was your record company that pushed this image because it was a seller.
Slash: It doesn't go the distance because for a year we were banned from radio and MTV precisely because of this image and the lyrics of our songs. That's not really the intended goal. Sometimes it really goes too far and I don't like it at all. It has also been said several times that Axl died of an overdose. There were these rape stories that went around.
- Exactly, you are also accused of being sexist and homophobic. Not to mention the story behind your album cover.
Slash: Don't fuck around man. We saw a drawing representing a young woman, lying on the ground and who obviously had just been raped by a robot. And just above him a hand that is about to crush him (the robot). For us it didn't mean anything special. We liked the design, that's all. But then everyone came upon us accusing us of glorifying rape. We are an easy and comforting target for those who like the good on one side and the bad on the other. We look so much like the picture they want to have bad ones. We're not sexist, but the groupies hanging around backstage shouldn't expect any respect. We treat them like shit because these girls are shit.
- That's sexism.
Slash: No, it's not sexism. We're talking about groupies not women in general. Anyway one day one of these bitches is going to catch AIDS by shooting with a fag and passing it on to all the groups. This will be the end of the L A rock scene.
- Do you consider yourself representative of what's going on in the LA rock scene?
Slash: You're more likely to pick up a twenty dollar bill on a Harlem street than you are to meet a good musician on the streets of L.A. Most of the rock bands here make me laugh. It's like: OK, I buy the clothes and you show me where to put my fingers on the handle. All they want is to get a film score, get in the max of wheat and become rock stars. Me, I don't even have a car, no limo either, if you can take me back after that would be nice. Yet we are number one and we have sold I don't know how many millions of albums.
I'm not saying we're the best rock band in the world but when we play we're totally sincere. What is not obvious for a city where everyone plays a role, pretends to be what it is not.
- The influence of the city on your texts seems important...
Slash: This town is a complete joke. a serious joke. There are these golden islets, protected day and night by surly cops. When a guy comes from outside, he feels like he's fallen into a goddamn paradise. What he doesn't know and what he probably doesn't want to know is that as soon as you leave this paradise, you find yourself in a hideous no man's land where gangs machine-gun people for fun, and where poor people die of hunger in the street. And that's where we live, mate. It's normal that you hear it in our songs.
Robin Hood
- You do indeed seem quite indifferent to money, so how do you react deep down to your business success?
Slash: What makes us most proud about our business success is that we've managed to completely reverse a rejection trend. At first, we were only talked about because of our attitude. You can be the biggest groupie fucker and shit jouster on earth and the kids might buy newspapers just to follow the rest of the Gunners' rocky adventures soap opera, that's not what will push them to buy an album. We sold six million records because it's a good album, it's a fucking good album. I'll fake shitty modesty pretending to doubt it. At the beginning with this album which we knew was good and which did not sell, which was rejected by everyone, we thought that we were going to become a group cooked with a completely reduced audience but ready to die for us. The kids love us because they see us as a sort of rock Robin Hood.
- What are the influences of the group?
Slash: I don't really like to talk about bands or musicians who influenced us. There are the obvious influences: Zeppelin, Stones. Aerosmith, but if you come to my house, I'll show you my tapes, there are several hundred of them and there's everything. Absolutely everything. It goes from Robert Johnson to Frank Sinatra or George Michael. I don't know if Sinatra influenced the Gunners, but from the moment you listen to what he does and enjoy it, his work inevitably influences you, even if you don't hear it.
- Tell me frankly. You still take malicious pleasure in wreaking havoc.
Slash: We're not particularly looking for trouble, but the smallest incident takes on unimaginable proportions. We cause some chaos because we think that's the essence of rock and roll. Most bands are willing to do whatever they are told to do to be successful and commercial, even abdicate their identity. We never wanted to do that. We never wanted to become a product. Result: we are the new monsters to take down and all the sheriffs and all the cops in the country have only one desire: to pin a Guns & Roses.
- Guys died while you were playing Donington...
Slash: We are absolutely not responsible for what happened at Donington. The organization was abysmal and seventy-five percent of the audience was pissed off. We stopped several times to calm things down, in vain.
- You affirm that you do not touch hard drugs. However, your song "Brownstone" could pass as an ode to the hero.
Slash: "Brownstone" is not a pro or anti-heroine song. It's a song about drugs. Talking about it does not mean that we are for it. We live in a totally rotten world where kids are dying of overdoses every day. Why veil the face and continue to sing the girls, the sun, the beach, as if the life were only that. We are the mirror of a society. If you don't like what you see in it, sorry but we're just reflecting. Besides, if you listened to the lyrics of the song you would understand it, I'm not talking about you specifically, but, once again and without being paranoid, the media present us in a distorted way that exploits the sensational and the scandalous. This song sounds like some Lou Reed songs. The guy was telling what was happening around him in New York. And if, like us in the song, he said "I" it wasn't necessarily him, he was talking about a character he had created from scratch. A writer can do it well, why not a singer?
- Since you now have the power, would you agree to use it to send messages?
Slash: We're not here to deliver messages. Rock bands have immense power but I don't think we're here to deliver messages. The basic trick of rock is to give a good time, not to deliver messages. We don't want to be modeled one way or the other. We're not here to bullshit. I can't stand the bullshit I hear Springsteen spouting all the time. Here's one whose dough has really blown the seals. Sting? I don't care. Peter Gabriel is less stupid and above all seems more sincere to me. U2 is so serious! And it's such an insignificant rock band. You're there one day on top and you're gone the next. And everyone forgets you. James Dean remains an authentic hero without ever having done anything to become one. U2 and everyone else is so serious, trying so hard to have a big impact, to build the next day.
I live day by day. I'm not making a special effort to try to still be alive next week. The Gunners roll on the left lane, the one that goes fast. We can all die tomorrow, we know it and the kids know it. This is why the present is so strong. The only really serious problem today is not violence, drugs but AIDS. It is there, it can strike everywhere and everyone
- What are you doing about it? Do you take precautions?
Slash: Yeah, when I fuck a girl I don't know, I keep my fingers crossed. What else ?
Soulmonster- Band Lawyer
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Re: 1989.01.DD - Best (French) - Voilá Les Anges... (Slash)
Definitely not a great translation by Google, but hopefully sufficient for people to enjoy the article.
Soulmonster- Band Lawyer
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Re: 1989.01.DD - Best (French) - Voilá Les Anges... (Slash)
It's the same as this one:
https://www.a-4-d.com/t3211-1989-04-01-new-musical-express-slash-n-burn-slash
The French version is earlier, so it was probably a syndicated interview.
https://www.a-4-d.com/t3211-1989-04-01-new-musical-express-slash-n-burn-slash
The French version is earlier, so it was probably a syndicated interview.
Blackstar- ADMIN
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Re: 1989.01.DD - Best (French) - Voilá Les Anges... (Slash)
Blackstar wrote:It's the same as this one:
https://www.a-4-d.com/t3211-1989-04-01-new-musical-express-slash-n-burn-slash
The French version is earlier, so it was probably a syndicated interview.
Ah, I did recognize some of the quotes.
Yes, like syndicated. Oh well.
Soulmonster- Band Lawyer
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